Tuesday, February 06, 2007

Comment chiffrer la délinquance ?

Thème : Contrôle social.


Source : dessin Chappatte, dessinateur dont il faut visiter le site (cf. dans les liens actualités le dessin de la semaine).

Avant de prendre connaissance de la suite : lister sans réfléchir 10 termes qui évoquent pour vous la délinquance et la criminalité.

1-Qu'est-ce que la délinquance et la criminalité ?

Document 1 : "Les chiffres de la criminalité et de la délinquance font la somme des crimes et des délits enregistrés chaque année par les services de police et de gendarmerie. Ils sont surtout établis à partir des plaintes formulées par les victimes. La règle méthodologique veut que l'on ne peut élucider un fait que s'il a été préalablement constaté."

Source : Ministère de l'Intérieur.

Questions :
1- Rappelez la définition de la délinquance.
2- Recherchez et relevez la différence entre un crime et un délit.
3- Quelle conséquence peut-on déduire pour la mesure de la délinquance et de la criminalité de la phrase en gras ?

2- L'idée selon laquelle l'insécurité guette quand la délinquance et la criminalité augmentent, et que l'on peut dormir tranquille quand elles diminuent est-elle fondée ?

Document 2 : "Avant de regarder les données - et, de prendre garde - leur imperfection, il importe de clarifier ce dont on parle. Dans les propos que l'on entend, bien souvent les notions d'insécurité et de délinquance sont évoquées ensemble et quasi assimilées. Or, elles sont bien différentes. Il y a tout d'abord des infractions qui ne font pas de victimes, du moins pas de victimes individuelles, et qui donc ne contribuent pas à l'insécurité. La fraude fiscale, par exemple, ou le stationnement interdit. D'autre part, le mot d'insécurité évoque la possibilité d'un dommage résultant d'un fait fortuit: on peut être victime d'un fait durable et alors il ne s'agit pas d'insécurité. Par exemple, payer un salarié au-dessous du Smic est une infraction : le salarié en pâtit de façon sûre, ce n'est pas une insécurité (sauf à dire, mais sur un autre terrain, que la faiblesse du revenu est un facteur de précarité). Enfin, l'insécurité ou la victimation ne sont pas forcément dues à la conduite (délictueuse ou non) de quelqu'un : par exemple lorsqu'on habite auprès d'une rivière, on court le risque d'être inondé - voire de se noyer - sans que personne n'y soit pour rien."

Source : Aubusson B, Lalam N, Padieu R et Zamora P, "Les statistiques de la délinquance en France", Art in France portait social 2002-2003, INSEE. En ligne ici

Questions :
1- Montrez que la délinquance et la criminalité ne sauraient être confondues avec l'insécurité.
2- Peut-on se fonder sur les statistiques de la délinquance et de la criminalité pour évoquer l'insécurité ?

3- Qu'est-ce qu'on compte au juste ?

Document 3 :



Document 4 :
"Une autre source de malentendus tient à des différences dans ce que l'on compte. Un délit a un auteur mais peut en avoir plusieurs (qui ont agi en association ou en bande). Il peut faire une victime (ou aucune) mais il peut en faire plusieurs. Selon que l'on compte des auteurs, des faits ou des victimes, on parvient à des chiffres différents. Puis, le dossier devient pour la justice une affaire: qui peut joindre plusieurs faits, comporter plusieurs délits simultanés (par exemple: vol, port d'arme et étranger en situation irrégulière), plusieurs personnes mises en cause et plusieurs victimes et qui aboutira le cas échéant à une ou plusieurs condamnations. La statistique judiciaire ne va dès lors pas se raccorder simplement à ce que la police a initialement enregistré."

Document 5 : "Des modifications dans les conventions et dans les pratiques tant des plaignants que des policiers peuvent avoir un impact sur les chiffres, indépendamment de l'évolution de la délinquance réelle. Par exemple, les violences entre personnes qui se connaissent (typiquement dans un cadre familial) tendent à être plus enregistrées, surtout depuis 1988. De même, depuis 1993, pour les affaires impliquant des auteurs mineurs".

Source des trois documents : Aubusson B, Lalam N, Padieu R et Zamora P, "Les statistiques de la délinquance en France", Art in France portait social 2002-2003, INSEE.
En ligne ici

Question : Les statistiques de la délinquance et de la criminalité sont-elles exhaustives ? Pourquoi ?

Petit bilan : Reprenez vos 10 termes notés au début de l'activité et barrez ceux dont vous savez à présent qu'ils sont différents de la question de la délinquance et de la criminalité.


4- Quelles évolutions de la délinquance et de la criminalité ?
Source des données statistiques qui suivent : Observatoire national de la Délinquance Janvier 2007.


Les faits constatés sont regroupés en 3 catégories : les atteintes aux biens, les atteintes volontaires à l'intégrité physique et enfin les escroqueries et infractions économiques et financières.

Quelle évolution des atteintes aux biens ? :
Document 6 :


Questions :
1- Relevez quelques exemples d'atteintes aux biens ici :

2- Calculez l'évolution en % des atteintes aux biens de 1996 à 2006.

Quelle évolution des atteintes volontaires à l'intégrité physique ?

Document 7 :


1- Relevez quelques exemples d'atteintes aux biens ici :

2- Calculez l'évolution en % des atteintes à l'intégrité physique de 1996 à 2006.

Quelle évolution des escroqueries et infractions économiques et financières ?

Document 8 :


1- Relevez quelques exemples d'escroqueries et infractions économiques et financières ici :


2- Calculez l'évolution en % des escroqueries et infractions économiques et financières de 1996 à 2006.

Synthétisez : Rédigez un bilan de l'évolution de la délinquance et de la criminalité constatées en France de 1996 à 2006.

5- Coup de zoom : une délinquance de classe ?

Des sociologues ont relevé que quand on évoquait la délinquance elle était souvent associée à celle commise par les jeunes (délinquance juvénile), aux classes populaires quand ce n'est pas aux populations immigrées par de saisissants raccourcis ! Certains se dont donc intéressés à celle qui est souvent occultée, celle des populations bien sous tout rapport.
Document 9 :
Dessin de Chapatte- 1er décembre 2004.

Document 10 : "Parler de criminalité économique, c'est consentir à porter son attention sur d'autres délinquants que ceux qui suscitent dans le public toute la gamme des sentiments se situant entre la haine et la pitié. C'est aussi se pencher sur d'autres délinquants que ceux qui inspirent aux professionnels de l'intervention leurs désirs d'aider, d'éduquer, de socialiser, de réintégrer, de soigner, bref de traiter. Dans le spectre des phénomènes criminels, la criminalité économique se situe à cette extrémité où la majeure partie des comportements délinquants sont, à l'instar d'innombrables comportements respectables, motivés par l'envie de s'enrichir, par l'aspiration à plus de bien-être, par le goût d'un certain luxe, par le souci d'améliorer ses conditions matérielles ou par la quête de plus de sécurité.

Des auteurs de ces crimes, il est requis plus de qualités que de tares : il leur faut notamment de l'imagination, de l'ingéniosité, des connaissances techniques (informatiques, bancaires, commerciales, etc.), du savoir-faire, de l'expérience et pas mal d'intelligence pour réaliser leurs crimes. Plutôt que d'attirer sur eux du mépris, de la pitié, de la haine ou de la condescendance, les délinquants économiques suscitent souvent dans leur entourage ou dans le public de la compréhension et de la complaisance. Certains crimes économiques valent même à leurs auteurs de recevoir des signes d'approbation et d'admiration. Quant aux traitements qu'il serait envisageable de proposer aux délinquants économiques, ils ne semblent pas répondre à un besoin impérieux. Loin s'en faut."
Source : JL Bacher, Criminalités économiques, Criminologie, XXX.1, 1997.

Document 11 :
Une typologie de la délinquance des cols-blancs à partir de Hagan (1986).


Questions :
1- Cette délinquance et criminalité fait-elle des victimes ?
2- Les victimes de cette délinquance sont-elles individuelles ? collectives ?
3- Expliquez la phrase en gras du document 10.
4- Recensez les diverses raisons qui peuvent expliquer l'invisibilité de cette délinquance.
5- Peut-on parler d'une tolérance sociale à la délinquance des cols blancs ?

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